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Page:Boyer d’Argens - Lettres juives, 1754, tome 2.djvu/326

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les bâtards pouvoient succéder à la couronne. Ensuite je ferai voyager en Allemagne un des anciens princes de Corse, qui, dans le comté de la Mark, se maria clandestinement, sans formalités, & sans autre témoin que l’amour, avec une fille de la maison de Newhoff. Ainsi, sur ce premier bâtard, capable de succéder à la couronne de Corse, j’établirai les droits de Théodore.

« Je me rends, dit le chevalier de Maisin, & je vous avoue, monsieur Vers-Fadet, que je n’eusse jamais pensé que vous vous fussiez avisé d’un pareil expédient. Il ne reste plus qu’à sçavoir si le nouveau roi de Corse sera bien aise que vous le fassiez descendre de ce premier bâtard ? Il auroit tort de s’en fâcher, répliqua l’auteur. Mais pour lui prouver que ce n’est point-là un défaut, j’aurai soin de lui citer l’exemple des sultans, qui naissent tous fils de l’amour, & nullement de l’hymen.

« Je suis, dit l’abbé Grisonet, du sentiment de M. Vers-Fadet : & de quelque manière qu’on justifie l’avénement de Théodore à la couronne, il doit être content. Je voudrois même, si cela ne déplaisoit point à