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Page:Boyer d’Argens - Lettres juives, 1754, tome 2.djvu/327

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M. Vers-Fadet, & qu’il crût que cela ne portât aucun préjudice à la dédicace de son histoire universelle, dédier au même monarque la vie du prince Eugene, que je vais finir & achever dans un jour ou deux. Vous avez fait, dit le chevalier de Maisin, la vie du prince Eugene ? Oui, monsieur, répondit l’abbé. Je la commençai le même jour qu’on apprit sa mort dans la gazette. Le libraire, pour qui je travaille, la fit d’abord annoncer pour qu’on ne pût me ravir mon projet, & qu’un autre auteur ne me prévînt. Vous avez apparemment, demanda le chevalier de Maisin, plusieurs mémoires qu’on vous a sans doute communiqués ? J’ai les gazettes & les mercures historiques, répliqua l’abbé. Avec ce seul secours, graces à Dieu, & à l’envie de gagner de l’argent, j’ai fait trente-deux feuilles dans onze jours & demi ; & je suis bien-tôt à la fin de mon ouvrage. Mais quelque vîte que je travaille, je suis pourtant très-lent, en comparaison de M. Vers-Fadet. Il a fait son histoire universelle dans un an & demi. Il faisoit un volume in-folio par mois ; & je suis pourtant assuré que dès qu’elle paroîtra, elle attirera l’estime