Page:Boylesve - Le Parfum des îles Borromées, 1902.djvu/123

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— Ah ! dit-elle, laissez-moi respirer et venez faire un tour sur la route. Je vous défie de deviner ce qu’il y a !… Donnez-vous votre langue au chat ?

— Parbleu !

{Corr||–} Vous avez vu tout ce remue-ménage sous le hall ? Eh bien ! dans le salon c’est la même chose, dans les corridors on chuchote avec le même entrain ; par toutes les portes ouvertes j’ai entendu des rires étouffés…

— Au fait ! je vous prie ! Qu’est-ce que tout ça signifie ?

— Attendez donc ! je suis venue vous prévenir afin de vous éviter précisément de recevoir un choc trop violent, et afin que vous ne soyez pas étonné si vous apercevez que l’on vous lorgne un peu plus qu’à l’ordinaire, car l’histoire vous touche… presque, indirectement, mais presque tout de même…

— Je vous en supplie !…

— Voilà : non, il ne s’agit pas de vous, mais de votre ami le poète anglais.

— Il a fait quelque extravagance ?

— Du tout ! du tout ! il n’a rien fait. Mais il paraîtrait que l’on sait de lui une… particularité très curieuse, en même temps qu’édifiante, à laquelle le révérend Lovely aurait fait allusion, ce matin, au prêche, dans la petite chapelle, là-bas, vous savez, tout en s’élevant avec véhémence contre le péché de la chair…

— Oh !

— Vous y êtes ?

— Mais c’est moi-même qui, hier au soir, ai eu l’imprudence d’émettre devant le révérend une simple supposition touchant une… particularité des mœurs de Lee ; une supposition d’ailleurs, plutôt humoristique, une supposition d’après dîner,… et voilà ce vieux…

— Vous savez que le révérend Lovely est tout spé-