Page:Boylesve - Lecon d amour dans un parc.djvu/136

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m’objecter que c’est d’un procédé trop facile ! J’ai pris la précaution de vous avertir depuis longtemps que le chevalier affectionnait les étangs, les rivières, les fontaines, et qu’il avait coutume d aller à peu près tous les jours, un petit livre à la main, dans les régions du parc ornées d’eau. L’ancienne nourrice, Marie Goquelière, qui croyait aux fées et à toutes les choses merveilleuses, le révérait à cause de ces goûts aquatiques qui s’allient volontiers à la poésie et aux mystères nocturnes. C’est elle qui l’avait engagé à venir là, et voici comment :

Mademoiselle de Quinconas, après sa fameuse expédition au bassin de l’Amour, n’avait pu tenir complètement sa langue, malgré la prière de Cornebille ; et, sans trahir toutefois la personnalité de cet homme soi-disant sorcier, elle avait dit un matin à la femme de chambre qu’elle était parvenue par hasard, en se promenant, jusqu’à un bel endroit où l’on n’allait jamais et qui, malgré cela, demeurait aussi propre que s’il eût été entretenu par des anges. Marie Coquelière, ayant su cela, l’avait redit en confidence au chevalier, qui se souvenait fort bien qu’autrefois sa grand’tante de Mate-