Page:Boylesve - Lecon d amour dans un parc.djvu/164

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pérance et une autre de se désespérer. Il faut avouer qu’il avait éprouvé un secret plaisir, quoi qu’il ne fût pas méchant, à voir Châteaubedeau redescendre si mal en point de la tour. Ah ! voyez, à ce propos, comme l’habit nous trompe, puisque c’est dans ce pitoyable attirail que son rival l’avait emporté !…

Lorsque madame sa tante lui annonça qu’elle l’emmenait avec elle et qu’il ne reviendrait plus au château, il n’éprouva pas cette douleur mortelle que l’on pouvait redouter pour lui ; non, il ne l’éprouva pas, parce qu’il ne crut pas possible qu’il fût séparé à jamais d’une personne qu’il aimait tant. Quelque chose lui disait qu’aucun pouvoir du monde ne saurait le contraindre à une si dure extrémité. Sa tante pouvait bien lui ordonner de garnir sa valise, le pousser avec elle dans le coche et le clore entre les murs du parc de Rochecotte : à moins qu’il ne fût solidement maintenu dans une prison du roi, il pourrait toujours s’échapper et revenir ! Allons au pire : à supposer que Ninon elle-même le congédiât, il aurait la consolation de demeurer à la grille, de savoir Ninon peu éloignée de lui, de l’apercevoir