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Page:Boylesve - Mademoiselle Cloque, 1899.pdf/126

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AUTOUR D’UNE BÉNÉDICTION

qui nous valait plusieurs mille francs d’affaires ! Oh ! j’ai reçu mon congé tantôt : un avis d’après lequel on se fournira désormais uniquement chez l’éditeur Mame… C’est assez clair.

— Mais, ma bonne, voyons ! Qui est-ce qui vous dit que c’est Mme Bézu ?…

— Qui est-ce qui me le dit ? Vous étiez là l’autre matin, Mademoiselle, quand elle a appris que nous faisions quelques petits travaux pour le Lycée ? Vous vous rappelez comme elle m’a secouée. Je me suis dit : « Mme Bézu n’est pas femme à s’en tenir à une observation. Par où va-t-elle me procurer du désagrément ? Tiens ! elle a sa demoiselle chez les Dames Delignac ; eh bien ! ma fille, il va t’arriver une surprise de ce côté-là. » Voilà la surprise. Et que je vous prévienne, mademoiselle Cloque, elle a juré de vous supplanter à l’Ouvroir !…

— Quant à cela, si Mme Bézu est en mesure d’y accomplir plus de bien que moi, je n’y vois pas d’inconvénient. C’est un honneur que je n’ai pas ambitionné et j’ignorais jusqu’à présent qu’il s’obtînt par l’intrigue. Mais, madame Pigeonneau, je suis bien attristée de ce que vous me dites ! Je le regrette d’autant plus que Mme Bézu est demeurée des plus fidèlement dévouées au saint parti de la Basilique… Peu m’importent les attaques personnelles, voyez-vous bien, du moment que l’on est d’accord sur les principes…

— Ne vous fiez pas à cela, mademoiselle Clo-