Page:Boylesve - Mademoiselle Cloque, 1899.pdf/158

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
151
EXÉCUTION

gles à tête bleue ou blanche qui avaient servi autrefois, et une de ces anciennes épingles de cravate à deux tiges réunies par une chaînette d’or. Les photographies sur la cheminée, la pendule de marbre noir avec, comme sujet, une chienne de bronze léchant un petit enfant abandonné, tout était souvenir, tout rappelait le culte des parents disparus.

Une grande fenêtre donnait sur les ferrailles, les tôles, les tuyaux, les charrettes à bras de la cour de Loupaing ; il fallait se pencher et regarder directement en bas pour apercevoir les fleurs du jardinet et la verdure des fusains. Au delà du mur de clôture, sur la rue de la Bourde, on voyait l’hôtel d’Aubrebie.

Bien avant les événements qui avaient apporté tant de trouble en ses projets, Mlle Cloque avait fait faire pour sa nièce plusieurs toilettes d’un goût très entendu, qu’on était allé lui essayer à Marmoutier et qui étaient là toutes prêtes, étendues sur la chaise longue. Leur vue fit diversion, et Geneviève voulut s’habiller de suite.

— Va te reposer, tante, tu vas voir, j’irai t’embrasser…

— Mais, mon enfant, nous ne sortirons plus aujourd’hui !

— Qu’est-ce que ça fait ! qu’est-ce que ça fait ! je vais faire toilette pour nous toutes seules…

Ce ne fut qu’après la porte refermée, et lors-