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Page:Boylesve - Mademoiselle Cloque, 1899.pdf/197

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MADEMOISELLE CLOQUE

conciliation et de paix. Il s’agissait non seulement d’essayer de faire revenir la tante de Geneviève sur la rupture dont le bruit, répandu, avait vivement blessé cette famille, mais encore d’éviter les manifestations hostiles que préparaient à grand bruit les quelques Basiliciens pour la fête de Saint-Martin qui tombe le 11 novembre. Dans le fond, un attrait secret motivait sa visite, comme toutes celles qu’il faisait à sa pénitente, et c’était l’espoir d’une partie de piquet.

Ceci, il ne l’avouait pas ; une pudeur l’empêchait de demander à jouer ; il épiait une occasion et, en la saisissant aux cheveux, découvrait maladroitement sa rouerie. Il parla d’abord de Geneviève :

— Cette pieuse enfant, partout où elle va, est un objet d’édification. On dit qu’elle unit les qualités d’une maîtresse de maison aux plus précieuses vertus morales. Quel dommage que cette union…

— Je ne regrette rien ! déclara vivement Mlle Cloque.

— Si vous ne regrettez rien, il n’en est pas de même pour l’autre partie, Mademoiselle, je vous prie de le croire. M. le comte et Mme la comtesse, pour ne parler que de la famille, ont été bien durement éprouvés par votre détermination.

— Je sais, je sais ! M. d’Aubrebie qui fait exprès, — on le dirait ma foi ! — de fréquenter plus que jamais ces gens-là depuis que je ne les