Page:Boylesve - Mademoiselle Cloque, 1899.pdf/204

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
197
MARCHE LENTE

— D’un petit jeune homme ! s’exclama Mlle Cloque.

— D’un petit jeune homme qui regardait avec convoitise la raie blanche demeurée entre les lèvres de la gourmande, et qui, s’étant approché, l’épongea soigneusement du fin bout de la langue…

— Assez ! s’écria Mlle Cloque, je ne veux pas entendre des abominations !

— C’est fini, dit le marquis. Le nom seulement du petit…

— Oh ! oh ! interrompit Mlle Cloque, peu importe ! quand on s’entoure comme font les Niort-Caen, d’une séquelle de gamins élevés sans foi ni loi, d’un tas de blanc-becs qui, à quinze ans, sont déjà à la Bourse, il ne faut pas s’étonner…

— … Mais ma bonne amie, celui-ci avait encore sur la tête la casquette au velours violet des R. R. P. P. Jésuites. C’est le fils d’un notaire d’Azay, que M. Niort-Caen fait sortir les jours de congé. On dit qu’il est joli comme un amour ; la comtesse elle-même raffolait de lui ; même il paraît…

— Marquis, taisez-vous ! Je vous ai averti que je ne voulais plus rien apprendre.

Le marquis tenait à son trait final ; il en trouva un autre :

— Il paraît que ce n’est pas un mauvais élève : il fait partie de la congrégation de la Sainte