Page:Boylesve - Mademoiselle Cloque, 1899.pdf/205

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
198
MADEMOISELLE CLOQUE

Vierge… On lui voyait trois ou quatre croix de mérite qui balivotaient sur sa veste.

— Oh ! dit Mlle Cloque, j’étais bien sûre que votre histoire finirait par tourner contre la religion. Vous n’en faites jamais d’autres !…

— Vos prières, mademoiselle, dit l’abbé Moisan avec un geste conciliant, finiront par attirer l’attention du bon Dieu sur M. le marquis, et il le touchera de sa grâce. Tout s’arrange finalement. Ne disiez-vous pas, monsieur le marquis, que le scandale d’un divorce qu’on avait, hélas, redouté, serait épargné à nos fidèles populations tourangelles ?

— Mais, dit le marquis, il n’est question de divorce que parmi les gens qui s’amusent de ces historiettes. Dans la famille de Grenaille, il ne se passera rien du tout…

— J’espère qu’on a pu éviter au mari, dit Mlle Cloque, la douleur d’apprendre ?…

— On n’a rien évité. Le tort de la comtesse a été de crier trop fort les premiers jours, pour une malheureuse peccadille : une raie de lait ! je vous demande un peu, une raie de lait !

— Et sur laquelle le coupable lui-même avait pris soin de « passer l’éponge » ! dit le chanoine honoraire qui ne voyait que le plaisir de faire un mot.

Le marquis sourit ; Mlle Cloque s’indigna :

— Comment ! c’est vous, monsieur l’abbé, qui vous mettez à plaisanter aussi sur des choses qui