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Page:Boylesve - Mademoiselle Cloque, 1899.pdf/246

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RÉUNION DE « ZÉLATRICES »

— Je ne comprends pas, répéta Mlle Cloque.

— On va vous faire comprendre, ma bonne. On vient de parler à côté de vous, de « créatures ! » Eh bien ! il faut convenir que vous en avez qui ne vous font guère honneur. On se demande en vérité, dans quel but votre beau zèle s’en va s’appliquer à secourir des voleurs de profession : une misérable, dont la vie, passez-moi l’expression, mesdames, n’est qu’une fosse à ordures ! qu’on est venu nous prôner à l’égal d’une sainte, d’une vierge-mère !…

Mlle Cloque s’aperçut qu’il s’agissait de la Pelet, et de son fils que ces dames avaient contribué à placer dans les tramways.

— Vous voulez parler sans doute de la Pelet, dit-elle. Il est vrai, hélas, qu’il m’est venu sur son compte de tristes renseignements ; j’ignorais…

— Mais, ma chère, il ne fallait pas ignorer ! Par votre ignorance vous nous avez mises dans de beaux draps !… Que ne vous êtes-vous documentée plus tôt ! Nous avions bien raison de nous méfier ! Si nous n’avions pas courbé aveuglément la tête devant votre toute-puissance de présidente, — oh ! oh ! vous nous l’avez fait sentir, le poids de votre dogmatisme !… — nous n’aurions pas dérogé, pour vous complaire, à nos statuts qui nous recommandent la plus grande circonspection dans la distribution de nos charités, et ne nous indiquent pas, que je sa-