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Page:Boylesve - Mademoiselle Cloque, 1899.pdf/254

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RÉUNION DE « ZÉLATRICES »

plainte, de la retirer si la menace est accomplie… Oh ! oh ! je saurai découvrir des termes pour l’adoucir : Dieu m’aidera. Mais je fais ce serment que, moi vivante, l’Œuvre de l’Ouvroir de Saint-Martin ne sera pas tournée en dérision.

Sa résolution devenait inquiétante. On avait agité devant elle cette image de Niort-Caen comme un épouvantail. On avait compté qu’à ce seul nom, elle se fût effondrée.

De tous côtés on s’exclama :

— Mais personne n’a exigé de vous une pareille démarche !

— Nous ne sommes pas si féroces !

— On dirait que nous vous mettons le couteau sous la gorge !

— Ça n’a pas de bon sens, vous n’obtiendrez rien…

— À quoi bon tant d’embarras ?

Soudain on s’avisa que si, par hasard, elle revenait avec la victoire, son ascendant pouvait renaître, une réparation lui serait due. Quelques-unes s’offrirent à l’accompagner.

— Nous ne vous laisserons pas seule dans un moment si critique, dit Mme Bézu.

— En effet, opina Mme Chevillé, on pourrait nommer une délégation…

Mais Mlle Cloque les arrêta fermement de la main :

— La faute que j’ai commise vous est étran-