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NIORT-CAEN

malheureuse tante sortait de là sacrifiée, lui avait causé une suffocation.

— Mon enfant, voyons, ma petite enfant ! nous traversons de grandes épreuves ; mais il faut du courage.

— Oh !… balbutiait Geneviève, comme elles sont méchantes !… as-tu vu ?…

— Nous devons les plaindre ; elles sont dans l’erreur. Ce qui leur pèse, ce sont mes idées arrêtées ; elles croient qu’on peut faire le bien en se laissant tourner aux quatre vents. L’expérience les instruira… Allons, mon enfant, tâche de te remettre, on va se demander ce que tu as eu…

La voiture s’arrêta à la petite porte de la rue de la Bourde.

Geneviève embrassa sa tante qui lui dit :

— Va te reposer, je serai rentrée pour dîner.

— Oh, ma pauvre tante ! quand je pense que tu vas là-bas… comme ça doit te coûter !

La porte s’ouvrit avant qu’on eût sonné. C’était la mère Loupaing qui sortait. Depuis qu’on se faisait assaut de prévenances, les Loupaing avaient obtenu le droit à ce passage réservé par contrat à la seule locataire.

— Baisse ta voilette, dit vivement Mlle Cloque.

Mais l’œil alerte de la mère du plombier avait eu le temps de saisir, à la lumière de la lanterne, les traces surabondantes de l’émotion de la jeune fille.

— Eh ! cette chère demoiselle ! s’écria-t-elle,