Page:Boylesve - Mademoiselle Cloque, 1899.pdf/301

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
294
MADEMOISELLE CLOQUE

Mlle Cloque n’osa prononcer le nom du médecin homéopathe, qu’elle n’avait plus fait venir d’ailleurs, depuis la première faiblesse de Geneviève.

— Mon Dieu, dit-elle, embarrassée, il n’y a que sept ou huit mois qu’elle est sortie de pension… C’était le docteur Gatineau qui les soignait là-bas, n’est-ce pas, mon enfant ?

— Elle a besoin de fortifiants. Regardez-moi ça : est-ce que ce sont là des gencives ?

C’était le défaut de Mlle Cloque d’apporter trop peu d’attention aux soins physiques. Peut-être était-elle coupable d’une certaine négligence. Mais aussitôt son attention éveillée, voilà qu’elle croit tout perdu ; elle voit sa Geneviève en danger ; elle s’accuse d’avoir manqué de prévoyance ; elle jetterait tout au feu pour sauver sa chère enfant ; son imagination est partie ; le dentiste est obligé d’atténuer ses premières paroles. Elle avait été jusqu’à lui dire :

— Mais enfin. Monsieur, y a-t-il encore moyen de réagir ?

Le chirurgien avait souri :

— Fichtre ! je l’espère bien, Mademoiselle. Le médecin nous ordonnera quelque régime ferrugineux, et nous nous occuperons de ces deux dents-là.

Tout de suite, on courut chez Cornet.

Au premier aspect de Geneviève, il se mit en colère :