Mais la question avançait ; les grondements souterrains allaient aboutir à un déchirement du sol déjà si oscillant ; l’heure arrivait où il deviendrait inévitable de prendre un parti. Que fallait-il pour cela ? Un éclat. L’article du journal le faisait prévoir comme prochain.
Et la pauvre Mlle Cloque achevait tristement son dîner en songeant à cette menaçante perspective. La douleur de ses hautes aspirations compromises était cruellement avivée par le souci du sort de sa chère Geneviève qu’elle devait aller voir le lendemain, dimanche, à Marmoutier.
Quand elle descendit au jardin, elle ne trouva pas la seille d’eau que lui apportait régulièrement Mariette, et dans laquelle elle puisait avec son petit arrosoir afin de soigner elle-même ses plantes. Elle alla vers la cuisine et appela Mariette qui ne répondit point. Enfin, elle aperçut la vieille bonne sous le porche par où la maison de plomberie communiquait avec la rue de l’Arsenal ; elle causait avec la mère Loupaing, malgré la défense que lui en avait faite maintes fois sa maîtresse. Elle se hâta d’accourir et prévint l’observation qui la menaçait :
— Mademoiselle ! Vous ne savez pas ce qu’il y a ? Paraît que Loupaing se présente au conseil municipal : les affiches sont commandées !
Mlle Cloque leva les yeux au ciel, en haussant une épaule.