Page:Boylesve - Mademoiselle Cloque, 1899.pdf/318

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
311
EXTRÉMITÉS

Il se leva, la figure illuminée, et posa la main sur son cœur :

— Je mentirais si je disais le contraire, mademoiselle Cloque : j’ai du plaisir à vous être agréable.

La malheureuse baissait la tête et ne disait rien ; son être physique refusait tout secours.

Il profita de cette faiblesse de vieillard pour mettre les pieds dans le plat. Il l’accabla.

Il s’approcha d’elle, les deux mains dans les poches, et se baissa pour lui parler sous le nez :

— Je savais ça ! dit-il. On n’a qu’un œil, mais c’est le bon ! Dame ! dans la vie, il y a des haut et des bas… Ah ! sacrédié ! vous avez mis du temps à reconnaître que j’étais un ami ! Je vous avais-t-il pas dit : topez-là ! Vous vous en souvenez bien ?

Elle fit un violent effort sur elle-même, et reprenant ses sens, elle se releva :

— Ah ! çà, voyons, dit-elle, monsieur Loupaing, il ne faudrait pas croire qu’il y a péril en la demeure ! Je veux bien user de votre obligeance à me donner quelques… semaines, quelques mois tout au plus de répit pour le paiement de mon loyer ; mais vous serez payé, n’en doutez pas… Mes coupons de novembre et ceux de jan­vier…

Il ricana :

— Vous y tenez donc bien ?… Vous y tenez donc tant que ça ?