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Page:Boylesve - Mademoiselle Cloque, 1899.pdf/337

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MADEMOISELLE CLOQUE

des faits positifs. De plus, et, sans posséder une sensibilité très aiguë, il devinait la jeune fille plus attentive. Elle le regardait de temps en temps d’un clin d’œil bref qui signifiait : « Oui, oui, je comprends ». Mais son regard, alangui par les longues rêveries et l’ennui, se relevait vers le lointain, semblant s’accrocher à un oiseau invisible, à une feuille d’arbre, à la frise de faïence qui se trouvait maintenant juste en face d’elle et qu’un rayon de soleil rendait étincelante.

— Maintenant, dit-il, Mademoiselle, il s’agira de savoir si tout ça vous convient ?

— Si tout ça me convient ? dit-elle, un peu comme si elle descendait d’un rêve ; mais, Monsieur, rien de tout cela ne me fait peur.

— Oh ! merci ! dit-il.

Il laissa déborder tout son bon cœur dans cette exclamation. Il était soulagé d’un poids immense. Il respira. Elle sentit une nouvelle fois l’excellence de cette nature d’homme, et le regarda, le temps d’un éclair. Il avait de petites gouttelettes qui perlaient sur la surface très blanche du front. Mais une force qui ne venait pas d’elle, et qu’elle sentait tomber on ne sait d’où, lui releva les yeux là-bas, sur le petit point brillant de la frise de faïence.

Le notaire interpréta mal la fuite de ce regard et crut comprendre qu’elle savait par l’abbé tout ce qui le concernait, et qu’elle atten­-