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Page:Boylesve - Mademoiselle Cloque, 1899.pdf/357

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MADEMOISELLE CLOQUE

petit chapeau fripé, et sous le bras, un rouleau à musique. Elle ne leva même pas la tête devant la pâtisserie. Mlle Zélie haussa une épaule en signe de commisération.

— Quelle noble et digne famille ! dit Mlle Cloque.

On commençait à prétendre que le papa était fou.

Geneviève reprit le train de 4 h. 55.

Le samedi suivant, elle revint avec son mari qui devait traiter une affaire avec un avoué. Après le déjeuner chez la tante, on s’apprêtait à sortir tous trois ensemble. Il faisait chaud ; les persiennes étaient rabattues à la porte-fenêtre donnant sur le jardinet. Le notaire boutonnait assez maladroitement un des gants de sa femme. Deux fois il avait recommencé déjà, ne mettant jamais le bouton en face de sa boutonnière.

— Ne vous impatientez pas, dit Mlle Cloque, en regardant à travers les jours de la persienne ; nous avons le temps, et j’aimerais bien que cet animal de Loupaing ne se trouvât pas sur notre passage. Regardez-le moi, derrière les fusains : je vous demande un peu ce qu’il fait là !

Tout à coup, on entendit distinctement la voix du plombier qui adressait des signaux du côté de sa maison :

— Venez donc ! venez donc vite : on va voir défiler tout le cortège ; la douairière, la princesse et le cocu !…