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MADEMOISELLE CLOQUE

elle avait eu le temps de se ressaisir. Elle se redressa et dit :

— Monsieur !… d’un air suffisamment blessé, cette fois-ci.

Elle monta vite. Il redescendit.

Pendant qu’elle attendait son tour, dans le salon du dentiste, en face des deux dames au pastel, elle se disait : « Je vais en finir aujourd’hui avec ces satanées dents. Je ne puis plus revenir ici. »

Stanislas de Wielosowsky lui proposa :

— Pendant que nous y sommes, nous ferions peut-être bien de procéder à un petit nettoyage complet.

— Oh ! croyez-vous que ce soit bien nécessaire ? J’avais justement l’intention de vous prier de terminer.

— C’est une mesure préventive. Mieux vaut profiter de la belle saison, pour vous éviter de vous déplacer pendant l’hiver… Votre dentition est très susceptible.

Elle palpitait sous ces paroles d’apparence anodine. Elle sentait du froid aux extrémités de ses pieds et à ses mains. Ce n’était pas elle qui décidait de son sort, en ce moment-ci. Elle avait dit consciencieusement qu’elle voulait en finir.

— Et cela demandera longtemps ?… C’est que voyez-vous, je ne pourrai plus guère venir.

— Une seule séance, dit-il. La prochaine fois, nous terminerons tout cela.