Page:Boylesve - Mademoiselle Cloque, 1899.pdf/47

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
40
MADEMOISELLE CLOQUE

propre fils avait attribué le sens précis d’une insinuation injurieuse à son adresse, il était inadmissible qu’il ne donnât pas à ses ennemis un éclatant démenti en se rangeant ouvertement du côté des protestataires.

On eût voulu que le vicaire général se montrât au moment où l’agglomération des fidèles dans la rue gardait un aspect imposant. Quelle tête ferait-il en face de la manifestation ? C’est ce dont il serait assez plaisant d’être témoin. Quelques personnes, notamment Mlles Jouffroy, deux sœurs âgées, pensionnaires au couvent de l’Adoration perpétuelle, se déclaraient d’avis qu’on lui fournît un témoignage démonstratif du mécontentement général. Qu’entendaient-elles par là ? À voir les plis courroucés de leur visage et le froncement de sourcils de ces deux filles agitées par une pieuse colère, on pouvait s’attendre à tout.

Malheureusement, le public commençait à se répandre et à se clairsemer. On vit sortir l’organiste, M. Houblon, homme maigre et haut qui prêtait gracieusement le concours de son talent à la chapelle de Saint-Martin ainsi qu’à sa paroisse. Il éleva des bras pareils à des signaux de détresse, et, suivi de ses quatre filles, se confondit dans la foule des dévotes. Le vicaire général ne paraissait point, non plus que la famille de Grenaille-Montcontour. Les chevaux du landau avaient des impatiences, et le cocher était obligé