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Page:Boylesve - Mademoiselle Cloque, 1899.pdf/46

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LA CHAPELLE PROVISOIRE

pour s’aggraver d’un caractère politique. Il ne s’agissait plus de savoir s’il était ou non plus convenable d’élever une église colossale ou une église moyenne. L’église moyenne s’identifiait avec la République. Un bon catholique ne frayait pas avec la République. Voilà qui était net. Cela allait éviter à bien des esprits indécis ou paresseux à se prononcer, l’embarras de formuler un jugement.

On n’osait pas trop parler de Monseigneur, car il est délicat de s’exprimer sur la trahison d’un chef, et toute l’acrimonie s’accumulait sur la tête du vicaire général.

— Est-il sorti ? demandait-on.

— Non ; on ne l’a pas vu.

— Peut-être déjeune-t-il avec M. le Chapelain ?

— Ce n’est pas probable ; il y a un grand déjeuner à l’archevêché en l’honneur de Monseigneur l’évêque d’Héliopolis.

— Mademoiselle Cloque ! Vous devez savoir cela, vous, par vos amis. M. le comte de Grenaille n’est-il pas lié avec l’évêque d’Héliopolis ?

— Certainement ! certainement ! fit l’héroïne de la matinée.

Elle était plus curieuse de voir sortir les Grenaille-Montcontour que le vicaire général. Selon le raisonnement qu’elle s’adressait, M. de Grenaille ne pouvait plus hésiter à déclarer son opinion, tenue jusqu’ici si scrupuleusement secrète. Et, après l’article du journal d’hier, auquel son