Page:Boylesve - Mademoiselle Cloque, 1899.pdf/64

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
57
GENEVIÈVE

— Ah çà ! qu’est-ce que c’est que cette histoire-là ! Qu’appelez-vous comme cela ?

— Oh ! tante, mais c’est tout ce qu’il y a de plus grave ! Tu ne te souviens pas, il y a trois ans, c’est arrivé à une grande, nommée Jeanne-Marie Legoëlec, qui avait introduit une romance très dangereuse. Dès les premiers mots, je me rappelle, il y avait :

Espoir charmant ! Sylvain m’a dit je t’aime…

— Oh !… Mais ça ne m’explique pas la sœur vachère ?…

— Eh bien ! voilà. On ne communique plus avec le couvent, pendant un mois, deux mois peut-être ; on est dans la ferme, à côté, avec la sœur qui s’occupe des bestiaux ; il paraît même qu’on couche dans l’étable ;… on dit qu’on trait les vaches !…

— Mais, enfin, qu’est-ce qu’elle a fait pour cela, cette malheureuse ?…

— Qu’est-ce que tu veux ? ça vaut toujours mieux que d’être renvoyée… L’autre est renvoyée, par exemple.

— L’autre ? quelle autre ?

— La Brésilienne.

— Qu’est-ce que la Brésilienne vient faire là-dedans ?

Et Mlle Cloque eut soudain peur d’apprendre des horreurs par la bouche de sa nièce. Elle chercha à détourner la conversation, mais Geneviève