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Page:Boylesve - Mademoiselle Cloque, 1899.pdf/78

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LA LIBRAIRIE PIGEONNEAU-EXELCIS

rangée inégale des dents qui étaient sa partie faible, vous êtes, ce matin, un oiseau de bien mauvais augure…

Toutes ces dames la remercièrent d’un signe de tête, parce qu’elle embrassait leur chagrin commun.

— Le sort de mon magasin, reprit Mme Pigeonneau, est lié à celui de la chapelle. Si l’on nous met à la porte d’ici, où me conseillez-vous de le porter ? On ne peut cependant pas vendre des objets de dévotion dans la rue Royale…

— En quelque endroit que vous fixiez votre saint commerce, ma bonne petite, nous vous suivrons : n’en doutez pas !

— Vous pourriez vendre autre chose, opina le marquis.

On lui tourna le dos. On l’invectiva On s’emporta. On commenta la nouvelle avec chaleur et indignation.

Peu à peu l’entretien retomba aux petits sujets des préoccupations habituelles :

— Dans un temps comme le nôtre il faut plus que jamais aider les personnes bien pensantes.

— Vous avez joliment raison, madame, et tenez, je me permets, pour ma part, de vous recommander l’épicier Duvignaud, rue du Commerce : il a une petite femme très comme il faut, et il vote bien…

— À propos, savez-vous que Rocher, le direc-