Aller au contenu

Page:Boylesve - Mademoiselle Cloque, 1899.pdf/81

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
74
MADEMOISELLE CLOQUE

la chute du ciel sur ses épaules, et se fût redressé successivement par l’effort d’une résistance héroïque.

Mlle Cloque l’affectionnait et elle disait de lui qu’il avait l’âme la mieux trempée pour la lutte. Elle lui avait inspiré le culte de Chateaubriand ; il avait lu une partie de ses œuvres et tirait de cette noble admiration des avantages dans le monde.

L’entrée des deux amis au magasin Pigeonneau ranima les conversations. Ils apportaient avec eux la force communicative de leur indignation raffermie par la nouvelle de la vente des maisons, qu’ils venaient de puiser toute fraîche au guichet du frère Gédéon.

— Alors, dit Mme Pigeonneau-Exelcis, il ne me reste plus qu’à fermer boutique !…

— Madame, dit M. Houblon, je ne jurerais pas qu’avant huit jours on ne vous signifiât congé : la maison que vous occupez — pour le bien de la religion et pour notre agrément à tous, — cette maison, dis-je, est au nombre des quatre immeubles, — que le ciel m’entende ! je dis bien : des quatre immeubles — sur vingt-sept !… qu’ait conservés la mense !… C’est sur ce sol que s’élèvera la misérable masure, la bicoque, le chalet !… que les temps modernes — oh ! bien modernes ! — se proposent d’élever à la gloire de saint Martin !

Le mot de chalet, véritable trouvaille, fut