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Page:Brébeuf - Relation de ce qui s’est passé dans le pays des Hurons en l’année 1636.djvu/103

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bout de ſes pretenfions ; pendant tout ce temps elle ne manquoit pas tous les iours de ſe monſtrer, & luy rendre le meſme office qu’elle auoit commencé, allant ainſi augmentant ſa paſſion, ſans luy donner autre ſoulagement, que ce peu de nourriture qu’elle luy apportoit. Les trois mois expirez, il rencontra vne riuiere, qui le mit en peine d’abord, car elle eſtoit fort rapide, & ne paroiſſoit pas gayable ; il y auoit bien quelques arbres abbatus qui tenoient le trauers, mais ce pont eſtoit ſi branlant qu’il n’auoit pas la hardieſſe de s’y fier. Que fera-il ? Il y auoit au delà quelque piece de terre défrichée, ce qui luy fit croire qu’il y trouueroit quelques habitans. De fait apres auoir regardé de coſté & d’autre, il apperceut à l’entrée du bois, vne petite Cabane, il cria à diuerſes repriſes, vn homme paroiſt & ſe renſerme incontinent en ſa Cabane : ce qui le reiouit, & le fit reſoudre à franchir le pas, l’ayant fait heureuſement, il va droit à cette Cabane, mais il y trouue viſage de bois, il appelle, il heurte à la porte ; on luy repond qu’il attende, & qu’il paſſe premierement ſon bras, s’il veut entrer ; l’autre fut bien eſtonné de voir vn corps, il