Page:Brébeuf - Relation de ce qui s’est passé dans le pays des Hurons en l’année 1636.djvu/156

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fans entrent dans le droict de leurs parens pour ce regard, & ceux qui portent le meſme nom ; perſonne n’y va ſans ſon congé, qui ne ſe donne qu’à force de preſens ; il en aſſocie tant & ſi peu qu’il veut ; s’il a beaucoup de marchandiſe c’eſt ſon aduantage d’y aller en fort petite compagnie, car ainſi il enleue tout ce qu’il veut dans le Païs : c’eſt en cecy que conſiſte le plus beau de leurs richeſſes. Que ſi quelqu’vn eſtoit ſi hardy que d’aller à vne traitte, ſans le congé de celuy qui en eſt le Maiſtre, il peut bien faire ſes affaires en ſecret & à la deſrobée, car s’il eſt ſurpris par le chemin, on ne luy fera pas meilleur traittement qu’à vn larron, & il ne rapportera que ſon corps à la maiſon, ou il faut qu’il ſoit en bonne compagnie : que s’il retourne bagues fauues, on ſe contente de s’en plaindre, ſans en faire autre pourſuitte.

Dans les guerres meſmes où regne ſouuent la confuſion, ils ne laiſſent pas d’y tenir quelque ordre : ils n’en entreprennent point ſans ſuiet, & le ſuiet le plus ordinaire qu’ils ayent de prendre les armes, eſt lors que quelque Nation refuſe de ſatisfaire pour quelque mort, & de