Page:Brébeuf - Relation de ce qui s’est passé dans le pays des Hurons en l’année 1636.djvu/174

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d’obligation, que nous les obligions tous les iours à vne infinité d’occaſions ; que ſi quelques-vns auoiẽt beſoin d’vn couſteau, ou d’vne alaiſne, ils n’auoient qu’à venir chez nous, & que nous les leurs donnions incontinent. Au reſte ces témoignages de bien veillance ne furẽt pas ſeulement des paroles, ils furent ſuiuis de bons effets ; ils mirent diligemment la main à l’œuure, & trauaillerẽt auec tãt d’aſſiduité, qu’ils nous dreſſerent preſque en trois iours vne nouuelle Cabane ; auſſi persõne ne s’y épargna, les vieillards y eſtoient les premiers. Quelques-vns meſmes s’oublians de leur aage montoient iuſques au haut de la Cabane, les autres alloient querir & preparoient force écorces pour lier, ou trauailloient à dreſſer le bas de la Cabane.

La diligence du Capitaine empeſcha le dernier iour quatre d’entre nous de dire Meſſe ; car dés le point du iour il ſe mit en beſogne, & du haut de la Cabane où il eſtoit crioit à pleine teſte, & inuitoit au trauail toute la ieuneſſe qui n’eſtoit pas encor bien éueillee. Mais diſons vn mot de leurs Conſeils.