Page:Brébeuf - Relation de ce qui s’est passé dans le pays des Hurons en l’année 1636.djvu/41

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mais apres il taſchoit d’accorder noſtre creance auec leur ſuperſtitions & reſueries, & diſoit qu’il vouloit aller auec ſes Anceſtres. Quelque ſonge ſembloit l’auoir diſpoſé au biẽ ; mais comme il aymait à faire bonne chere, & à dire le mot, Dieu le chaſtia. Eſtant malade pour la derniere fois, il fit ſon Athataien, ou feſtin d’adieu, en vne grande Aſſemblée ; où il ſe traicta des mieux à leur façon ; renouuelant ces careſſes à chaque ſyncope qui luy ſuruenoit. Nous l’allaſmes voir, & ce fut à nous inuiter d’autant, menaçant que ſi nous ne luy faiſions raiſon de chanter à noſtre mode, il renuerſeroit tout apres ſa mort dans noſtre Cabane, & meſme l’empoteroit. Vn iour il nous demãda le Bapteſme, mais comme il sẽmbloit ſe remettre, nous-nous défiaſmes de ſon humeur. Sur le ſoir y eſtans retournez il dormoit. A peine eſtions nous hors de ſa Cabane qu’il expira, & Dieu ne permit pas que ce qu’il auoit meſpriſé pendant la vie, luy fuſt accordé à la mort. Iudicia Dei abyſſus multra.

Le vingtieſme de Septembre le pere de Louys de ſaincte Foy nous vint viſiter en noſtre Cabane, & nous dire la volonté qu’il auoit luy & toute ſa famille de ſe faire bapti-