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Page:Braddon - Aurora Floyd, 1872, tome II.djvu/229

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AURORA FLOYD

— Mais dites-moi… dites-moi, Aurora, — dit Talbot presque trop emporté pour trouver les mots, — combien y avait-il que vous l’aviez quitté quand vous entendîtes le coup de pistolet ?

— Pas plus de dix minutes.

— Mellish, — s’écria Bulstrode, — a-t-on trouvé de l’argent sur le cadavre ?

— Non… oui… je crois, un peu d’argent, — répondit vaguement Mellish.

— Un peu d’argent, — dit Talbot avec mépris. — Aurora, quelle est la somme que vous avez donnée à James Conyers la nuit de sa mort ?

— Deux mille livres.

— En un bon ?

— Non, en billets.

— Et l’on n’a pas entendu parler de cet argent depuis ?

— Que voulez-vous dire ? — demanda John.

— Dieu soit loué ! — s’écria Bulstrode, — nous trouverons le meurtrier.

— Celui qui a tué James Conyers l’a tué pour lui voler l’argent qu’il avait sur lui au moment de mourir.

— Mais personne ne pouvait savoir qu’il avait cet argent — dit Aurora.

— Personne ! le sentier à travers le bois est un passage public. Votre conversation avec Conyers a pu être entendue Vous parliez d’argent, je suppose ?

— Oui.

— Dieu merci !… Dieu merci !… Demandez pardon à votre femme de la cruelle injure que vous lui avez faite, John, et puis venez avec moi en bas. Il est neuf heures passées et je crois que Grimstone nous attend. Mais… Encore un mot, Aurora. Le pistolet avec lequel cet homme a été tué avait été pris dans la maison, dans le cabinet de John. Le savez-vous ?

— Non ; comment pourrais-je le savoir ? — demanda Mme Mellish naïvement.

— L’évidence est contre la possibilité du meurtre commis par un étranger. N’y a-t-il pas un de vos domesti-