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Page:Braddon - Aurora Floyd, 1872, tome II.djvu/230

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AURORA FLOYD

ques que vous pouvez soupçonner d’un pareil crime. John ?

— Non, — répondit vivement Mellish, — pas un.

— La personne qui a commis le meurtre doit être celle qui a pris votre pistolet. Vous êtes prêt à déclarer, John, que ce pistolet était en votre possession le matin du meurtre ?

— Certainement.

— Vous avez remis les armes de John en place ce matin-là, Aurora, — dit Bulstrode ; — vous rappelez-vous d’avoir vu ce pistolet ?

— Non, — répondit Mme Mellish, — je ne l’aurai pas remarqué parmi les autres.

— Vous n’avez trouvé aucun domestique dans la chambre ce matin-là ?

— Non, — répondit Aurora immédiatement. — Mme Powell vint dans cette pièce pendant que j’y étais. Elle me suivait toujours et je crois qu’elle m’a entendue parler avec…

— Avec qui ?

— Avec le serviteur et le messager de James Conyers, Stephen Hargraves… l’idiot, comme on l’appelle.

— Vous lui parliez ! Alors ce Stephen était dans la chambre ce matin-là ?

— Oui ; il m’apportait un message de l’homme assassiné et il a attendu ma réponse.

— Était-il seul dans la chambre ?

— Oui, je l’y trouvai quand je revins, comptant y trouver John. Je n’aime pas cet homme, injustement, peut-être, car c’est une pauvre créature, à moitié imbécile, qui ne sait ce que c’est que le bien et le mal, et j’étais en colère de le voir. Il a dû entrer par la fenêtre.

En ce moment un domestique entra dans la chambre. Il venait dire que Grimstone attendait en bas depuis quelques minutes et qu’il désirait voir Bulstrode.

Talbot et John descendirent ensemble. Ils trouvèrent Grimstone assis à une table dans la confortable chambre naguère occupée par Mme Powell ; la lampe était tirée jusque sur ses sourcils, et il avait un petit livre de notes ou-