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HENRY DUNBAR

— Oui, monsieur Balderby, — ajouta le jeune homme, — je vous prie de me laisser vous accompagner. Je serai heureux d’être utile à M. Dunbar,

Balderby hésita quelques instants.

— Ma foi, je ne vois pas pourquoi vous ne viendriez pas si vous le désire ? — dit-il ensuite. — M. Dunbar dit qu’il lui faut un homme de loi sans nommer personne. Nous économisons du temps puisqu’il vous plaît de venir, car nous pourrons prendre l’express de onze heures.

Il regarda sa montre.

— Il n’y a pas une minute à perdre. Bonjour, mademoiselle. Nous aurons soin de votre père et nous vous le ramènerons en triomphe. Venez, Lovell.

Arthur serra la main de Laura, murmura quelques mots à son oreille, et disparut avec Balderby.

Le glas de mort de ses plus chères espérances avait sonné ; il avait lu sa sentence sur l’innocente figure de la jeune fille ; mais il l’aimait toujours.

Il y avait quelque chose dans sa candeur virginale, dans sa jeune et brillante beauté qui faisait vibrer en lui les cordes les plus nobles de son cœur. Il l’aimait avec un dévouement chevaleresque, qui est, après tout, aussi naturel chez un jeune Anglais de notre époque, prétendue dégénérée, qu’à celle d’Arthur, le roi-chevalier, sans peur et sans reproches, lorsqu’il déposait son hommage aux pieds de sa reine.