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HENRY DUNBAR

de ce Sampson pourrait jeter quelque lueur sur cet événement très-mystérieux.

Dunbar acheva ensuite de raconter son histoire.

Il parla du déjeuner à Southampton, du voyage de Southampton à Winchester, de la promenade de l’après-midi dans les prairies près de Sainte-Cross.

— Pouvez-vous nous désigner exactement l’endroit où vous vous êtes séparé du défunt ? — demanda le coroner.

— Non, — répondit Dunbar ; — souvenez-vous que je suis étranger en Angleterre. Je ne suis pas venu ici depuis mon enfance. Mon vieux camarade de collège, Michael Marston, se maria et s’établit aux Fougères pendant mon séjour dans l’Inde. J’ai trouvé à Southampton que j’avais quelques heures devant moi avant le départ de l’express pour Londres, et je suis venu ici pour voir mon vieil ami. J’ai été très-désappointé en apprenant qu’il était mort. Mais j’ai pensé que je ferais bien d’aller rendre visite à sa veuve, qui me raconterait sans doute les derniers moments de mon pauvre ami. J’ai traversé avec Wilmot la cour de la cathédrale, et nous avons pris le chemin de Sainte-Cross. Le bedeau nous a vus et nous a adressé la parole à notre passage.

Le bedeau, qui était debout parmi les autres témoins, attendant son tour d’être interrogé ; s’écria alors :

— Oui, je vous ai vu, monsieur, je m’en souviens très-bien.

— À quelle heure êtes-vous parti de l’Hôtel George ?

— Un peu après quatre heures.

— Où êtes-vous allé ensuite ?

— Je suis allé, — répondit hardiment Dunbar, — dans le petit bois avec le défunt auquel je donnais le bras. Nous avons fait environ un quart de mille sous les arbres, et j’avais l’intention de pousser jusqu’aux Fougères pour y voir la veuve de Michael Marston ; mais