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HISTOIRE D’UN RÉPROUVÉ

cher ? — dit-il. — Celle-ci me paraît horriblement triste.

— Il y a une chambre réservée à l’étage au-dessus.

— Très-bien ; alors, faites-la préparer pour moi. J’ai beaucoup de rangements à faire, et je veillerai tard.

— Aurez-vous besoin de mes services, monsieur ?

— Non ; occupez-vous de la chambre au-dessus. Est-elle exactement au-dessus de celle-ci, au troisième étage ?

— Oui, monsieur.

— Alors je saurai la trouver tout seul. Il n’est pas nécessaire que quelqu’un veille pour moi. Avertissez Mlle Dunbar que je ne la reverrai pas de ce soir, et que je partirai pour Maudesley Abbey demain dans la journée. Qu’elle fasse ses préparatifs en conséquence. Vous avez compris ?

— Oui, monsieur.

— Alors vous pouvez vous retirer. N’oubliez pas que je ne veux pas être dérangé ce soir.

— Vous ne désirez rien de plus, monsieur ?

— Rien.

Le valet se retira. Dunbar le suivit jusqu’à la porte, écouta le bruit des pas dans le corridor et sur l’escalier, puis il donna un tour de clef. Il revint au centre de la chambre, et, s’agenouillant devant l’un des portemanteaux ouverts, il en sortit tout ce qu’il contenait, lentement, article par article, et en entassa la plus grande partie sur le parquet. Il en fit autant pour toutes les malles, jetant les habits de côté et portant les papiers sur la table à écrire, où il les empila. Cette occupation dura très-longtemps, et les aiguilles d’une pendule antique placée sur une console dans un coin de la chambre marquaient minuit quand le banquier s’assit devant la table, et commença à trier et à classer ses papiers.