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HENRY DUNBAR

ticulier aux gentlemen-riders et aux jockeys qui n’ont pas réussi.

Les yeux de la jeune fille se remplissent de larmes, et elle se rejette dans la voiture, heureuse de cacher son bonheur à la foule.

Dix minutes après, sir Philip traversait le champ de courses tenant dans ses bras une grande coupe d’argent ciselée, et entouré d’une foule enthousiaste au milieu de laquelle il venait de vider sa bourse.

— Je vous apporte la coupe, chère Laura. Réjouissez-vous de mon triomphe. C’est le dernier de ma vie de garçon, vous le savez, ma chère enfant.

— Hurrah pour Mlle Dunbar ! — s’écria quelque esprit aventureux au milieu de la foule.

Ces paroles trouvèrent de l’écho ; et l’instant d’après deux ou trois cents voix hurlaient : « Hurrah pour Mlle Dunbar ! » La pauvre enfant se rejeta dans la clarence toute honteuse et effrayée.

— Ne craignez rien, chère Laura, — dit Philip, — ces bonnes gens sont bien intentionnées, et je leur appartiens un peu. M. Dunbar, ne feriez-vous pas sagement de répondre par un salut ? — continua-t-il en s’adressant à mi-voix au banquier. — Ils seront contents, j’en suis certain.

Dunbar fronça le sourcil, mais il se pencha un instant et, passant la tête à la portière, il répondit par un salut majestueux à l’enthousiasme populaire. En ce moment, ses regards rencontrèrent ceux du Major, qui s’était mêlé à la foule des admirateurs de Philip et qui regardait fixement la voiture du banquier. Dunbar se rejeta immédiatement dans la voiture après cette courte politesse.

— Dites qu’on rentre à la maison, sir Philip, — dit-il. — Je sais bien que ces gens s’efforcent d’être charmants, mais j’ai horreur des démonstrations populaires. À propos, il y a quelques questions d’intérêt à fixer ce