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HENRY DUNBAR
HISTOIRE D’UN RÉPROUVÉ



CHAPITRE I

Après les heures de bureau dans la maison Dunbar, Dunbar et Balderby.

La maison Dunbar, Dunbar et Balderby, banquiers des Indes orientales, était une des plus riches de la Cité de Londres ; elle était même si riche qu’il serait inutile d’essayer de fixer le chiffre de sa richesse. On disait que c’était quelque chose de fabuleux. Les bureaux étaient situés dans une rue étroite et sombre, qui conduisait dans King William Street, et ils n’offraient rien de merveilleux au regard ; mais les caves au-dessous des bureaux, caves fantastiques qui s’étendaient au loin jusque sous l’église Saint-Gundolph, et qui n’étaient séparées que par des cloisons, des caveaux où reposaient les morts, passaient aux yeux du public pour être pleines de tonnes d’or, de barres de métal empilées comme des bûches, et de coffres-forts à secrets introuvables qui regorgeaient de billets de banque, d’actions de chemin de fer, de rentes sur l’État, de bijoux de famille, et de cent autres bagatelles du