Page:Braddon - Henry Dunbar, 1869, tome I.djvu/8

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
4
HENRY DUNBAR

même genre, dont la moindre eût fait la fortune d’un pauvre homme.

La maison Dunbar avait été fondée presque aussitôt après que les Anglais eurent commencé à devenir puissants dans l’Inde. Elle était une des plus anciennes de la Cité ; et les noms de Dunbar et Dunbar, peints sur les chambranles, et gravés sur de brillantes plaques de cuivre encadrées dans les portes en acajou, n’avaient jamais été effacés ou changés, quoique le temps et la mort n’eussent pas épargné les propriétaires de ce nom.

Les derniers chefs de cette maison avaient été deux frères, Hugh et Percival Dunbar ; et Percival, le plus jeune des deux, était mort récemment dans sa quatre-vingtième année, laissant son fils unique, Henry Dunbar, seul héritier de son immense fortune.

Cette fortune consistait en un splendide domaine dans le comté de Warwick ; en un second domaine non moins splendide que le premier dans le comté d’York ; en un magnifique hôtel dans Portland Place ; et dans les trois quarts des capitaux de la banque. Le plus jeune associé, M. Balderby, excellent homme, d’âge mûr, père d’un grand nombre de filles et propriétaire d’un bel hôtel situé dans Clapham Commons, n’avait jamais eu plus d’un quart dans les affaires de la maison. Les trois autres quarts avaient été divisés entre les deux frères, et à la mort de Hugh ils étaient devenus la propriété exclusive de Percival.

Dans la soirée du 15 août 1850, trois hommes étaient assis ensemble dans l’un des bureaux, sur le derrière de la maison de banque dans Saint-Gundolph Lane.

Ces trois hommes étaient : M. Balderby, un caissier, homme de confiance, nommé Clément Austin, et un vieux commis âgé de soixante-cinq ans environ, fidèle serviteur de la maison depuis son enfance.

Ce commis avait nom Sampson Wilmot.