Page:Braddon - Henry Dunbar, 1869, tome II.djvu/104

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
100
HENRY DUNBAR

CHAPITRE XXXV

Une découverte au Louvre.

Pendant que Dunbar était assis dans sa chambre solitaire de Maudesley Abbey, retenu prisonnier par suite de la fracture de sa jambe, et attendant avec impatience l’heure à laquelle il lui serait permis de faire sa première promenade en se servant de béquilles, sir Philip Jocelyn et sa ravissante jeune femme se faisaient promener tous deux sur les populeux boulevards de la capitale de la France.

Ils avaient été dans le Midi, puis ils étaient revenus dans la plus gaie des capitales au moment où cette ville était dans tout son éclat. C’était le commencement de l’année, et cette fois l’année s’inaugurait par une belle gelée et un ciel pur où brillait un soleil radieux. Les boulevards n’étaient pas transformés en fleuve de boue comme cela a lieu le plus souvent. Le prince Louis-Napoléon Bonaparte n’était encore que président de la République, et Paris n’était pas encore l’étonnante ville aux immenses boulevards bordés de palais qu’il est devenu depuis, sous la main énergique qui le mène et le pare comme un amant sa maîtresse. Néanmoins c’était toujours la plus charmante ville du monde entier, et Philip et sa femme étaient heureux comme deux enfants dans ce paradis de briques et de moellons.

Il y avait compatibilité d’humeurs si complète ! L’ennui ne se glissait jamais dans leur tête-à-tête et ils ne se trouvaient jamais à court de sujets de con-