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HENRY DUNBAR

prince de l’Orient ou qu’un Rothschild pourrait donner à sa fille unique. Vous comprenez ?

— Oh ! parfaitement, — répondit Balderby ; — je serai très-heureux de pouvoir vous être de quelque utilité en pareille matière.

— Tout ce que je veux, c’est une forte somme d’argent dont je puisse disposer. Il est possible que j’achète sans compter et que je mette à ce collier un prix considérable ; ce sera un legs que lady Jocelyn transmettra à ses enfants. Vous et John Lovell, de Shorncliffe, vous avez été les exécuteurs testamentaires de mon père. Vous avez signé, en septembre dernier, l’ordre de transférer en mon nom la fortune de mon père ?

— Je l’ai signé en même temps que M. Lovell.

— Précisément, Lovell m’a écrit à ce sujet. Mon père avait ici deux sortes de compte, je crois : un compte de dépôt et un compte courant ?

— C’est cela même.

— Et ces deux comptes ont existé depuis mon retour, comme ils existaient pendant sa vie ?

— Exactement. Le revenu que M. Percival Dunbar mettait de côté pour son usage était de sept mille livres par an. Il dépensait rarement cette somme, quelquefois même il n’en dépensait pas la moitié. La balance de ce revenu, et sa double part dans les profits de la banque, allaient au crédit de son compte de dépôt, et différentes sommes ont été retirées de temps en temps et employées selon ses ordres.

— Pourrais-je voir les livres où figurent ces deux comptes ?

— Certainement.

Balderby fit jouer le ressort d’une sonnette sur sa table.

— Dites à M. Austin d’apporter la balance journalière et les livres des comptes de dépôt, — ordonna-t-il à la personne qui répondit à son appel.