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HISTOIRE D’UN RÉPROUVÉ

Cinq minutes après, Dunbar se leva pour se retirer. Il entra dans le corridor qui séparait le bureau public de la banque du cabinet particulier de Balderby.

Ce corridor était très-obscur, mais le bureau était parfaitement éclairé. Le jour y pénétrait par de grandes fenêtres. Entre l’extrémité du corridor et les portes extérieures de la banque, Dunbar vit une femme assise auprès de l’un des pupitres et causant avec Austin.

Le banquier s’arrêta tout à coup et revint au cabinet.

Il regarda autour de lui d’un air distrait.

— Je croyais avoir apporté une canne, — dit-il.

— Je ne pense pas, — reprit Balderby se levant de son pupitre ; je ne me souviens pas de vous en avoir vu une.

— Alors je me serai trompé.

Il continua à rester dans le cabinet, mettant ses gants très-lentement et regardant par la fenêtre dans la sombre cour, où l’on distinguait une petite porte percée dans un mur massif.

Tandis que le banquier flânait auprès de la fenêtre, Clément vint dans le cabinet montrer quelque document au plus jeune associé.

Dunbar se retourna au moment où le caissier allait ressortir.

— Je viens de voir une femme qui causait avec vous dans le bureau. Ce n’est pas l’endroit convenable pour ces sortes de choses ; qu’en pensez-vous, monsieur Austin ? Quelle est cette femme ?

— C’est une jeune fille, monsieur.

— Une jeune fille !

— Oui, monsieur.

— Que vient-elle faire ici ?

Le caissier hésita un moment avant de répondre.

— Elle… elle désire vous voir, monsieur Dunbar, — répondit-il après cette courte pause.