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HENRY DUNBAR

— La banque ne peut-elle se passer de ce capital ? — demanda Dunbar d’un ton de surprise.

— Oh si ! la banque peut très-bien s’en passer. Nos demandes sont parfois énormes. Lord Yarsfield, un très-ancien client, parle d’acheter un domaine dans le pays de Galles ; il peut venir d’un moment à l’autre chercher une très-forte somme. Néanmoins le capital est à vous, monsieur Dunbar, et vous avez le droit d’en disposer comme il vous plaira. Les bons du Trésor seront réalisés immédiatement.

— Bien ; et si vous pouvez disposer des actions du Great Western avec avantage, vous ferez bien de les céder.

— Vous songez à dépenser…

— Je songe à placer l’argent d’une autre manière. On m’a offert, au nord de la métropole, une propriété qui donnera, je crois, cent pour cent de bénéfices dans quelques années d’ici ; mais ce n’est là qu’une considération future. Pour le moment, nous n’avons à nous occuper que du collier pour ma fille. J’achèterai moi-même les diamants aux marchands qui les ont importés. Vous vous tiendrez prêt, d’ici à mercredi, à faire honneur à quelques chèques très-importants signés par moi.

— Certainement, monsieur Dunbar.

— Voilà, je crois, tout ce que j’avais réellement à vous dire. Je serais heureux de vous recevoir à l’Hôtel Clarendon, s’il vous plaît de venir dîner avec moi chaque fois que vous serez libre.

Il y avait fort peu de cordialité dans le ton de cette invitation, et Balderby comprit parfaitement que ce n’était qu’une formule de politesse à laquelle Dunbar se croyait obligé. Le plus jeune associé murmura quelques mots de remercîment en retour de l’offre de Dunbar, puis les deux banquiers causèrent pendant quelques minutes sur des sujets indifférents.