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HENRY DUNBAR

crus voir quelque chose se mouvoir, quelque chose qui me rappela la jeune fille que j’avais vue en face du bureau de poste la nuit précédente.

« Je me mis à courir dans sa direction, mais l’ombre sembla reculer et disparaître ; un vague bruissement comme celui d’une robe de femme vint frapper mes oreilles au moment où je la perdis de vue. Mais cette fois encore j’avais de bonnes raisons pour attribuer ces visions à l’état de mon cerveau, après une journée d’attente, longue et fatigante.

« Enfin, comme j’étais complètement épuisé, M. Carter me rejoignit.

« — Ils sont trouvés ! s’écria-t-il. Nous les avons trouvés ! Nous avons trouvé les vêtements de la victime ! On les avait jetés dans le trou le plus profond et les rats les ont entamés. Mais, grâce à Dieu, nous trouverons ce que nous cherchons. Je ne vais pas beaucoup à l’église, mais je crois qu’il y a une Providence qui guette les coquins et saisit les plus habiles au moment où ils s’y attendent le moins.

« Jamais je n’avais vu M. Carter si surexcité qu’il l’était alors. Son teint était animé et ses narines dilatées.

« Je le suivis à l’endroit où les deux hommes qui avaient sondé la rivière étaient rassemblés avec le constable autour d’un paquet ruisselant qui gisait sur le sol.

« M. Carter s’agenouilla devant ce paquet qui était couvert d’herbages, de mousse et de sable, et le constable se pencha au-dessus de lui une torche à la main.

« — Ce sont là les vêtements de quelqu’un, assurément, dit l’agent de police, et, à moins que je me trompe fort, c’est ce que je cherchais. Quelqu’un a-t-il un panier ?

« — Oui.