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HISTOIRE D’UN RÉPROUVÉ

dormir en voiture, de prendre ses repas à n’importe quelle heure, partout où il en trouvait l’occasion. Maintenant il devenait agacé, pour me servir de son expression, et il allait se rendre à l’Hôtel Victoria dans l’intention de manger un beefsteack arrosé d’un verre de grog, car Carter ne buvait jamais de bière, breuvage soporifique, ennemi de cette clarté d’esprit essentielle à un agent de la police de sûreté, il était sur la route de l’Hôtel Victoria quand il changea d’idée, et retourna sur le quai, dans le dessein de le parcourir encore une fois, les mains dans ses poches, en inspectant les vaisseaux et en rendant une dernière visite au Corbeau et à son capitaine.

— Je ne serais pas étonné que mon homme se fût caché à bord de ce navire, — pensait-il en se promenant lentement sur le quai, — j’ai comme une tentation de monter à son bord et de le visiter.


CHAPITRE XLIII

La chasse au corbeau.

Carter connaissait si bien l’endroit où le Corbeau était à l’ancre qu’il se rendit tout droit à cette partie du quai et regarda dans cette direction, s’attendant à revoir le malencontreux capitaine toujours couché sur ses cordages et fumant toujours sa pipe noire et malpropre.

Mais à son grand étonnement il vit un autre vaisseau à l’endroit où il s’attendait à trouver le Corbeau, et en réponse aux questions qu’il adressa aux badauds du quai et à ceux qui étaient à bord des navires on