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HISTOIRE D’UN RÉPROUVÉ

la terrible surexcitation causée par le résultat de cette soirée.

Le jeune homme n’était en aucune façon flatté de cette idée.

— Margaret ne m’aimerait que bien peu, dans ce cas, — se dit-il ; — ma première pensée, dans toutes les grandes crises de ma vie, serait d’aller à elle et de lui raconter tout ce qui me serait arrivé.

Il n’y avait pas moins de quatre chemins différents pour sortir du parc, Clément le savait, et il savait bien aussi qu’il lui faudrait plus de deux heures pour les parcourir tous les quatre.

— Je vais aller m’informer à la porte qui donne sur la route de Lisford, se dit-il ; et si je découvre que Margaret est sortie par là, je pourrai faire tourner la voiture et la rejoindre à moitié route d’ici à Shorncliffe. Pauvre fille, dans son ignorance des environs, elle n’a aucune idée du chemin qu’elle aura à faire à pied !

Austin ne put s’empêcher de se sentir un peu blessé de la conduite de Margaret ; mais il fit tout ce qu’il put faire pour tâcher de lui épargner la fatigue à laquelle elle s’était exposée par sa folie. Il courut au pavillon, sur la route de Lisford, et demanda à la femme qui gardait cette porte si elle n’avait pas vu sortir une jeune dame une heure auparavant…

La femme lui répondit qu’effectivement une jeune dame avait pris par cette porte il y avait une heure et demie environ.

C’était assez. Clément traversa le parc en courant pour se rendre vers la porte de l’ouest, monta en voiture, et dit au cocher de retourner bien vite à Shorncliffe en prenant par la route de Lisford, et de chercher sur le chemin la jeune dame qu’il avait amenée à Maudesley Abbey dans l’après-midi.

— Vous regarderez sur votre gauche, et moi je guetterai sur ma droite, dit Clément.