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L’HÉRITAGE DE CHARLOTTE

— Voyez-vous, ma chère, c’est une position délicate, difficile peut-être à comprendre pour un tiers. Tout ce qu’il importe que vous sachiez, c’est que tout renseignement ayant rapport à la famille Meynell aura un intérêt vital pour mes amis, et, à cause d’eux, me rendra service. Au fait, je puis bien vous le dire, il s’agit d’un legs que ces amis pourraient être en droit de réclamer sur un certain testament lorsqu’ils seront une fois assurés de leur parenté avec la famille de votre amie Charlotte, du côté des Meynell. Leur fournir les moyens d’établir leurs droits à ce legs sera contribuer à un acte de justice, et je suis bien certain, Diana, que vous serez désireuse de le faire.

— Certainement, papa, si je le puis sans manquer à la confiance de ceux qui m’emploient. Pouvez-vous me promettre qu’il ne résultera aucun préjudice pour M. Sheldon, particulièrement pour Charlotte, des renseignements que je pourrai me procurer pour vous, au sujet de la famille Meynell ?

— Certainement, Diana, je puis vous promettre cela. Je répète de la façon la plus solennelle qu’en me procurant ces renseignements vous viendrez en aide à la cause de la justice. »

Si jamais Paget avait été capable d’affirmer une chose vraie, il parut à sa fille que c’était en ce moment : ses paroles semblaient être l’expression de la vérité, et en y réfléchissant Diana ne vit rien qui pût nuire à ses amis dans l’assistance qu’elle prêterait à son père en cette occasion.

« Laissez-moi le temps de réfléchir, papa, dit-elle.

— Quelle folie, Diana ! de quelle réflexion avez-vous besoin à propos d’une pareille bagatelle ? Je ne vous ai jamais rien demandé. Vous ne pouvez certainement pas