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L’HÉRITAGE DE CHARLOTTE

Elle répondit sans restriction à toutes les questions de son père, parce que la nature de ces questions lui permit d’y répondre sans trahir la confiance de personne.

« Dans les connaissances de Sheldon avez-vous jamais entendu parler de quelqu’un portant le nom de Meynell ? demanda enfin Paget.

— Oui, répliqua Diana, après avoir réfléchi un moment, ce nom m’est certainement très-connu ; puis après une pause elle s’exclama : Je me rappelle… Les Meynell étaient parents de Charlotte ! Oui, sa grand’mère était une demoiselle Meynell. Je me souviens parfaitement d’avoir entendu Mme Sheldon parler des Meynell ; mais je ne pense pas qu’aucun descendant de cette famille soit encore de ce monde. Pourquoi me demandez-vous cela, papa ? Quel intérêt peuvent avoir pour vous les Meynell ?

— Peu importe, ma chère, j’ai mes raisons ; mais elles ne concernent en aucune façon M. Sheldon ou sa famille. Je vous demanderai même de faire attention à ne pas mentionner ce sujet de conversation devant ces dignes gens. J’ai besoin de me renseigner sur tout ce qui a rapport à la famille Meynell. J’ai eu l’occasion, par hasard, de me rencontrer avec des personnes de ce nom, et je veux m’assurer du degré de parenté qui peut exister entre elles et les Sheldon ; mais les Sheldon ne doivent avoir, quant à présent, aucune connaissance de cette recherche. Les personnes dont je parle sont pauvres et fières, elles aimeraient mieux mourir de faim que de faire aucune démarche auprès d’un richard avant qu’elles soient justifiées par une parenté bien établie. Je suis sûr que vous comprenez cela, Diana ?

— Pas très-clairement, papa.