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L’HÉRITAGE DE CHARLOTTE

don, qui semblait particulièrement désireux de rester en bons termes avec lui, lui procura quelques bribes d’affaires.

Vers le milieu de novembre, Fleurus avait trouvé le registre contenant la mention du mariage de Matthieu Haygarth, ainsi que George l’avait trouvée avant lui, marchant dans les mêmes voies et conduit par les mêmes raisonnements.

Après ce premier pas, Fleurus partit pour ses rives natales où d’autres affaires réclamaient sa présence et ses soins.

Pendant ce temps, le rusé Horatio surveillait de près son jeune ami Valentin.

Il avait appris de Diana que le jeune homme avait été dans le comté d’York et il avait deviné le motif de ses visites à Newhall, ne supposant pas un seul instant que sa présence à cette ferme fût le résultat du hasard.

La seule chose qui le confondait dans la tournure que les affaires avaient prise était l’autorisation de Sheldon à l’engagement contracté entre Charlotte et Haukehurst. C’était pour lui une énigme dont il ne pouvait trouver le mot.

« Sheldon cherchera à faire valoir les droits de sa belle-fille à cette fortune, cela est clair. Mais alors comment se fait-il qu’il la laisse se jeter dans les bras d’un aventurier sans le sou ? Si elle doit l’épouser avant d’avoir recueilli la succession Haygarth, elle la recueillera après le mariage, et cette fortune se trouvera alors à sa libre disposition. »

De plus mûres réflexions lui parurent jeter une faible lumière sur les motifs de Sheldon, si chevaleresques en apparence.

« La demoiselle est tombée amoureuse de Valentin :