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L’HÉRITAGE DE CHARLOTTE

Son entrevue avec le petit Français fut longue et satisfaisante.

À certaines conditions, au sujet de la rémunération future, rémunération subordonnée au succès, Fleurus consentit à se dévouer corps et âme aux intérêts du capitaine.

« Pour commencer, il faut que nous trouvions la preuve légale du mariage de ce Matthieu Haygarth avec la mère de cet enfant C***, qui plus tard s’est mariée avec l’homme appelé Meynell et nous nous occuperons après de Susan Meynell. Sa malle venait de Rouen… nous savons cela. Il est à présumer qu’elle venait elle-même d’où sa malle venait. Ainsi, c’est à Rouen ou dans les environs de Rouen que nous aurons à diriger nos informations. Attendez un peu… Elle est morte en 1853. Cela fait bien du temps. Rechercher les particularités de sa vie, c’est à peu près comme si l’on plongeait dans l’Océan pour y rechercher la cargaison d’un navire coulé à fond n’importe où ; mais pour un homme véritablement expert dans ces sortes d’affaires, il n’y a rien d’impossible. Je vous retrouverai votre Susan Meynell en moins de six mois, la preuve de son mariage, si elle s’est mariée, et ses enfants, si elle a eu des enfants. »

En moins de six mois… la marge parut très-large à l’impatient Horatio ; mais il savait que des investigations de ce genre sont nécessairement lentes, et il laissa l’affaire entre les mains de son nouveau collaborateur, persuadé qu’il avait fait tout ce qu’il pouvait faire de mieux.

Alors suivirent pour Horatio deux mois d’attente patiente après la fortune.

Il ne demeura pas inactif pendant ce temps, car Shel-