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L’HÉRITAGE DE CHARLOTTE

qu’il était gracieux ! Comme il y a eu des pleurs, des regrets quand son père l’a chassé ! »

« Ma position est tout à fait reconnue. Je crois qu’il n’est pas jusqu’au gardeur de vaches de la ferme, avec ses larges épaules brûlées par le soleil, sa bonne grosse figure, et ses immenses sabots, qui ne sache que je suis destinée à devenir Mme Lenoble de Cotenoir.

« Cotenoir est le château de Windsor du canton, Beaubocage n’est que Frogmore.

« Oui, ma chère, l’engagement est signé et scellé. Quand même je n’aimerais pas M. Lenoble, j’ai pris l’engagement de l’épouser, mais je l’aime et je le remercie de tout mon cœur d’avoir donné un but défini à ma vie.

« Ne pensez pas que je n’apprécie pas votre bonté à toute sa valeur, ma chérie, je sais que je n’avais pas à craindre de manquer d’un intérieur tant que vous pouviez me l’offrir. Mais il est toujours dur d’être le commensal obligé d’une maison quelle qu’elle soit, et Valentin voudra tout l’amour et tous les soins de sa jeune moitié.

« Je vous ai écrit une lettre qui j’en suis sûre exigera un port double ; aussi je n’ajouterai plus qu’un mot d’adieu.

« Prenez grand soin de vous, chère amie ; repassez votre partie dans nos duos favoris, rappelez-vous nos promenades du matin dans le jardin, et n’usez pas votre vue sur les gros livres que M. Haukehurst est obligé de lire.

« Votre toujours affectionnée,
« Diana. »