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L’HÉRITAGE DE CHARLOTTE

— Plus mal ?… J’ai lu la mort dans ses yeux ! » s’écria-t-il.

Et il laissa tomber sa tête dans ses mains et sanglota amèrement.

Diana restait assise auprès de lui, surveillant cette explosion de douleur.

Quand la tempête de larmes fut apaisée, elle s’efforça de le consoler de son mieux.

Le changement qu’il avait remarqué n’était pas aussi visible pour elle. Il avait espéré que l’air de la mer aurait un magique pouvoir pour rendre des forces à la malade.

Il était arrivé le cœur plein d’espoir, et au lieu d’un commencement d’amélioration, il voyait les progrès du mal.

« Pourquoi M. Sheldon n’a-t-il pas envoyé chercher le docteur…, demanda-t-il avec indignation, le docteur qui la soigne ? Il aurait pu lui envoyer un télégramme.

— Charlotte prend les médicaments prescrits par M. Doddleson, dit Diana, et toutes ses prescriptions sont exactement suivies.

— Pourquoi alors son état empire-t-il ? Le docteur devrait la voir tous les jours… toutes les heures si cela est nécessaire. Et s’il ne peut la guérir, il faut appeler un autre médecin. Grand Dieu, Diana ! devons-nous la laisser ainsi se flétrir et périr sous nos yeux ? Je vais partir à l’instant pour Londres et je ramènerai ce docteur Doddleson avec moi par l’express.

— Votre départ pour Londres chagrinerait et alarmerait Charlotte ; vous pouvez envoyer un télégramme au docteur, ou tout au moins M. Sheldon peut le faire. Il ne serait pas convenable à vous d’agir sans sa permission.