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L’HÉRITAGE DE CHARLOTTE

lotte était assisse le dos soutenu par des oreillers, le visage plus pâle, l’air plus languissant que la veille à ce qu’il semblait à Valentin.

Diana était près d’elle, tendre et attentive, et de l’autre côté de la fenêtre était assisse Mme Sheldon avec la biographie du ministre dissident ouverte sur les genoux.

Pendant toute la journée Valentin joua son rôle bravement.

Il était pénible et cruel à jouer ce rôle d’espérance et de confiance, avec le cœur torturé par d’indicibles frayeurs.

Il lut l’Épître et l’Évangile du jour à sa bien-aimée, puis quelques chapitres de Saint-Jean, ces chapitres profondément tristes qu’on récite aux approches de l’agonie.

C’était Charlotte qui avait choisi ces chapitres, et son fiancé n’avait pas d’excuse à présenter pour discuter son choix.

C’était la première fois qu’ils s’unissaient dans l’exercice d’un devoir religieux et leurs cœurs étaient profondément touchés par cette pensée.

« Comme il faut que nos entretiens aient été frivoles, Valentin, pour que nous trouvions si nouveau de lire ensemble ces belles paroles. »

Sa tête était à demi supportée par les oreillers, reposant à demi sur l’épaule de son ami, et ses yeux suivaient les lignes à mesure qu’il lisait d’une voix basse, calme, mais qui ne faiblit pas un seul instant.

De bonne heure, dans la soirée, Charlotte se retira épuisée par la fatigue de la journée, malgré le bonheur qu’elle trouvait dans la société de Valentin.

Plus tard, quand la nuit fut venue, Diana redescendit,